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La distribution de l’Eco-prêt

ANIL, extrait d'Habitat Actualité, juillet 2010


Près de 100 000 Eco-prêts ont été distribués en un an par les établissements de crédit. C’est un succès qui est largement dû à la demande des particuliers, car c’est un euphémisme de dire que les établissements ne font pas preuve pour vendre l’Eco-prêt d’une agressivité commerciale exceptionnelle. Cela s’explique aisément. Pour les établissements de crédit, l’Eco-prêt n’est pas un prêt attrayant. Il n’est pas concurrentiel. Il ne permet pas de fidéliser un client et ne justifie pas à lui seul un changement de domiciliation des comptes. Il n’est pas associé, comme le PTZ, avec un prêt principal rémunérateur. De surcroît, les prêteurs sont particulièrement rebutés par le coût d’instruction de l’Eco-prêt ; les agents de guichet se détournent, s’ils le peuvent, de ces dossiers complexes et financièrement peu gratifiants. C’est la conséquence de la complexité de la réglementation ; celle-ci est difficilement évitable dès lors que l’on veut s’assurer du bon usage des aides publiques. Les banquiers redoutent les pénalités encourues en cas de contrôle, si ces prêts ont été indûment accordés. De là, leur demande récurrente d’une intervention extérieure qui certifierait que le projet qui fait l’objet du financement répond bien aux exigences de la réglementation, à l’image de ce qui se fait pour le BBC : ils seraient libérés par là-même des coûts d’instruction et des risques de pénalités.
Ils ne peuvent cependant avoir une politique trop restrictive : ce serait dommageable pour leur image commerciale qu’ils refusent, pour des motifs techniques, un prêt qu’un client obtiendra chez un concurrent. A l’inverse, le risque d’avoir à rembourser l’aide publique en cas de contrôle les dissuade également d’avoir une politique trop laxiste.
Dès lors, la promotion de l’Eco-prêt doit essentiellement porter sur la demande. Celle-ci peut être encouragée par les artisans, mais ces derniers, à la différence des constructeurs et des promoteurs, ne sont pas accoutumés à modeler leur offre commerciale sur les aides publiques ; de surcroît, ils sont eux-mêmes rebutés par la complexité administrative.
Restent les ADIL, qui expliquent aux artisans et aux particuliers dans quelle mesure l’Eco-prêt peut être obtenu pour réaliser des projets et surtout les informer des nombreuses aides locales, notamment régionales, auxquelles ils peuvent prétendre. Cette action est déjà importante si l’on en juge par l’augmentation des consultations que révèle la récente enquête de l’ANIL (cf. supra).

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